« je regarde l'Europe, et l’Europe me regarde »

Seconde table ronde – vendredi matin – table ronde finale.

 

« je regarde l'Europe, et l’Europe me regarde »

« l'Europe, levier ou finalité de notre action éducative »

  • Pascal BOUCHARD qui publie le site « tout Educ », interrogera les différents intervenants. Ce sera notre « grand témoin ».

La salle est invitée à réagir par « petits papiers ».

Dans le livre, y a-t-il une culture systémique de la salle de classe en France ; et pourquoi une « élite » aussi étroite ?

Des étudiants manquant de confiance en eux.

Une forte angoisse devant un devoir de mathématique.

Cette attitude est-elle la cause de ce fossé entre élite (rare) et élèves en difficultés.? Question de motivation et de réussite... rapport entre angoisse et performance, une corrélation mais pas parfaite.

L'échec scolaire n'est pas une spécialité française, c'est un problème général, avec des tendances globalement comparables.

Mais trois problèmes remarquables

  • des prof prisonniers des programmes à « finir », parfois au détriment d'un soutien
  • des outils néfastes : le redoublement (les Français en sont les champions) - une sélection par l'échec (le concours) plus qu'un soutien – question des notes en-dessous de la moyenne, pourquoi ne jamais encourager par un 20/20 ?
  • une formation et une sélection insuffisante des professeurs.

En Finlande, une formation approfondie des professeurs, un métier reconnu, valorisé.

Enseigner c'est moins faire passer des contenus que motiver les élèves et les faire progresser...

Un malaise de la profession en France (valoriser, mieux rémunérer, mieux former). Une nécessité de décentraliser, des contenus à revoir pour « injecter un peu de bonheur à l'école ».

Notre grand témoin constate que Peter GAMBLE est un dangereux anarchiste, à qui il faut rappeler qu'on va en classe pour apprendre et pas pour être heureux. Un livre sur le modèle « moi, ma fille... » alimenté de statistiques internationales et d'une expérience.

Des oppositions sur la notion d'échec scolaire – des promoteurs qui ont proposé des solutions (Freinet).

L'Europe peut permettre aux élèves et aux étudiants français de profiter de l'expérience européenne, et il faut promouvoir des échanges européens de professeurs.

Isabelle CUBIERES

Professeur, maintenant principale d'un collège, Isabelle CUBIERES anime une association de promotion de  l'idée européenne dans le monde de l'éducation (AEDEA). Elle est Présidente de l'association européenne d'Aquitaine.

Mobilité, concept ancien, a montré son intérêt sous forme de voyages « le grand tour » des jeunes nobles pour constituer une société de prince... pour connaître l'Europe, ses contours et ses valeurs.

La mobilité ne doit pas se résumer à un simple copier / coller. Il faut évidemment adapter les concepts aux réalités et contraintes locales.

L'association a été créée suite à un stage professionnel (formation des personnels de direction) qui a permis de s'inspirer des pratiques d'autres pays européens.

Cette association organise des échanges, et récemment un séminaire d'une semaine avec des collègues d'autres pays européens sur l'évaluation des compétences.

Le voyage scolaire permet de susciter des envies de mobilité, permet à certains enfants de vivre une première occasion d 'aller à la rencontre d'Européens, apprentissage de l'ailleurs, des autres.

L'échange entre professeurs et établissements permettant de passer 10 j par exemple avec immersion dans la famille, et échanges réciproques.

Des programmes pour (Brigitte Sauzet) passer 2 à 3 mois dans un établissement en Allemagne, avec suivi d'un cursus scolaire par Internet (cours en ligne).

Programmes Léonard pour suivre un stage en entreprise dans un autre pays européen.

Egalement programme d’échanges multilatéraux Coménius.

Les limites ?

Pas de contraintes pour la langue, mais une capacité d'adaptation nécessaire pour des élèves partant à l'étranger.

L'association favorise également les échanges entre professeurs (remplacer le système de notation par une évaluation par les compétences).

Réflexions sur l'orientation, passe d'une sélection par l'échec à une orientation par la réussite – réflexions au niveau européen avec une convergence des systèmes éducatifs.

Valoriser les jeunes, les qualifier.

Pourquoi des systèmes éducatifs qui a laissent sortit les élèves à un âge, et pas à un niveau de compétences acquises.

Question du grand témoin : Changer l'école par les échanges d'élèves. Comment faire évoluer le système éducatif ?

rien ne se fait jamais tout seul, les évolutions ne sont jamais spontanées.

Nécessité d'accompagner le changement,

Organiser l'établissement autour de projets (classe – voyages – mobilités).

François TESTUT – "maître du temps"

Le carcan du temps pour parler de l'évolution des rythmes du temps.

Une confusion dans les pays, pour s'occuper du temps de l'enfant.

Enfin s'occuper du bien-être, de l'adaptation de la société.

Education – apprentissage scolaire – réussite scolaire – intégration dans la société ?

Qu'est ce que l'on veut ?

Réussir scolairement ? La conférence sur les rythmes scolaires (et pas temps de l'enfant). Halte aux cadences infernales ! Une spécialité et même une exception française, mais une commission qui regroupe représentant du tourisme et pédagogues, médecins et techniciens.

Cette commission traite pratiquement uniquement du temps scolaire – un problème spécifiquement français !

En 2006, les mauvais résultats aux tests PISA en Allemagne ont posé question...

En Italie, les élèves sont fatigués.

Aux USA? Pour réduire les coûts des transports, semaine de 4 jours.

Comment contribuer à l'éducation globale des jeunes, des enfants et pas seulement des élèves. Seuls quelques hurluberlus se posent la question... L'éducation c'est l'intégration à la société.. pas seulement l'apprentissage scolaire.

M. TESTUT pronostique des résultats catastrophiques pour la France à l'enquête PISA de 2009.

Ce n'est pas l'école qui doit s'adapter à la société, ni adapter les écoliers, mais au contraire la société qui doit s'ouvrir à l'école.

Question : Est-ce l'école qui crée la société, ou est-ce la société qui  a produit l'école ?

Il ne faut pas que la technocratie scolaire guide tout... la question des contenus est fondamentale ! Ce sont aux politiques de se réinvestir dans cette question de l'éducation.

Volonté d'échange de pratiques et charte prônant une éducation globale dans la cité. Education formelle, avec égalité d'accès et des droits. Mais aussi éducation non-formelle, un processus tout au long de la vie.

Confrontation de bonnes pratiques – réseaux thématiques, des échanges...

les villes éducatrices, ne sont-elles pas contre un Etat qui a été fort, mais maintenant qui se retire. L'Etat n'offre plus qu'un service aux familles... est-il la bonne échelle pour concevoir une éducation globale...

les villes éducatrices ne veulent pas relacer l'Etat, celui-ci doit garder ses prérogatives. La question est l'articulation, et la ville est le creuset de l'organisation de nos sociétés.

Pas de substitution, mais une articulation avec un cadre national,  garantissant égalité  et lerse local bon niveau pour mettre en place des projets éducatifs de territoires.

Glisser vers des « territoires apprenant ».

Débats

Gumble à Testut, est-ce seulement en France cette obsession  des rythmes scolaires ?

Une année scolaire très lourde en France, la plus grande durée (plus de 1000 h/an) hormis Mexique et Corée.

Trop de temps d'enseignement, une mauvaise répartition – des journées trop lourdes.

Et également une interrogation  (Rapport de Robert DEBRE) sur la fatigue de l'écolier, chronobiologie, chronopsychologie. Des parents et des enseignants se posent cette question autour des rythmes de vie de l'enfant.

On revient à cette conférence liée aux inquiétudes devant les « mauvais » résultats aux enquêtes PISA.

La modification de la semaine scolaire à Lyon.

Une seule école élémentaire expérimente des rythmes différents, élargissement de la pause mériienne, articulation maternelle – élémentaire, transferts d'heures au mercredi matin pour alléger la durée de travail quotidienne des écoliers.

Expérience sur une seule école, alors que d'autres écoles étaient concernées mais la proposition du Maire a été refusée.

Une des explications est la difficulté pour les parents à modifier les habitudes et l'organisation des familles.

La Finlande fonctionne peut-être mieux grâce à la forte décentralisation. Or l'école publique s'est construite sur « ni curée, ni maire, ni famille ». Difficile de réduire cette méfiance, avec des inégalités fortes entre territoires.

Ne pas passer d'un extrême à l'autre mais débattre de l'éducation par tous.

 

Si certains systèmes éducatifs sont très fortement décentralisés (16 ministres en Allemagne / un par Lander), en France on peut aborder des questions dans les EPLE sauf que l'organe de décision est tri-partite et est plus un lieu d'affrontement, d'opposition lié aux intérêts sectorielles.

En Finlande le directeur d'établissement recrute ses professeurs, c'est une opportunité dans les collèges CLAIR, dispositif plutôt décrié.

Nous sommes à un carrefour, la gestion des personnels non enseignant est passée de l'Etat aux départements.

Question de Testut à Gamble sur l'école maternelle française qui a été décrite comme n'étant plus un fleuron de l'éducation « à la française ».

Aux USA l'école maternelle n'existe pas, en Angleterre un système de scolarisation précoce comme en France.

La question est « à quoi sert l'école », acquisition de savoirs ou lieu d'épanouissement, d'où vient la créativité ? Difficulté à généraliser...

Mais projet de l'Etat, le remplacement par des jardins d'éveil, sous la pression des parents. Une évolution de certaines écoles maternelles pour uniquement du pré-apprentissage...

Les questions de la salle :

Est-ce à l'état ou aux familles d'éduquer les enfants ? Question vieille comme le monde, fondamentale qu'on se pose partout. La dialectique entre éduquer et enseigner ? Une idée française...

Le rôle des familles est primordial, mais le professeur ne peut pas seulement enseigner. Il est impératif de trouver l'articulation, la symbiose entre les co-éducateurs car l'instituteur ne peut plus tout faire...

Testut affirme également que la jeunesse a changé; et l'école reste le creuset de l'Education, qu'il prenne ses responsabilités en déterminant qui fait quoi !

Parler des modalités ou des finalités du système éducatif – quel est le projet de société dans lequel l'école doit s'intégrer. Autre questionnement le 'Europe (réseau des singulier ou le pluriel, pas de réussite individuelle sans progrès collectif, pas de bonheur individuel sans bonheur collectif.

Cette question, notamment quand on s'interroge sur l'accueil des 0 – 6 ans, semble posée dans toutes les villes d'Europe... Un déficit de projet collectif, une inquiétude devant le clivage des écoles.

On ne peut pas dire simplement que le niveau baisse, les gamins aujourd'hui ont plus de possibilités et un horizon de vue plus ouvert (multimédia – ouverture au monde) même si c'est parfois plus superficiel.

Des interrogations (questionnement déjà posé lors de la première table ronde de ce congrès) sur la fiabilité et l'opportunité des évaluations PISA.

On peut se poser des questions, mais globalement PISA apporte ds points de comparaison.

Pour Peter GAMBLE la vraie question est « à quoi sert l'école ? » - sa mission est-elle de faire réussir tout le monde ou de sélectionner par l'échec ?

Actuellement la moitié des écoles ne comprennent aucun élèves dans un classement « des meilleurs ». Un fossé entre nos écoles !

Autre interrogation, la réformite des 29 ministres en 52 ans de la Vème République, un manque de consensus avec une école attaquée de toute part...

Une suggestion : un programme européen d'échange des ministres de l'Education Nationale...

Isabelle CUBIERES indique que lors des échanges auxquels elle participe, très souvent les organisations étrangères sont enviées...

La question de l'Education est vraiment politique, une question pour les citoyens :

question des objectifs

un plan éducatif global

Alors que dans des pays étrangers, notamment en raison de la forte décentralisation, les questions d'une orientation globale ne se pose pas...

Bien observer dans les programmes politiques le projet pour l'école...

Lire le dernier rapport de l'Inspection Générale – qui offre une vision de l'éducation qui n'a rien à voir avec les actions mises en œuvre par les ministres de droite...

Une perception des réformes de l'école qui fait peur car chaque initiative aboutit à une casse... des politiques très peureux. Et donc une nécessité de construire ailleurs un projet : voir la réflexion sur « Les assises de l'Education ».

interrogations sur la stratégie pour aider les enfants en difficultés, comment les aider sans ajouter des heures d'enseignement (solution actuelle avec soutien, accompagnement, étude).

Le problème de l'école après l'école...

Sur cette question de l'aide aux élèves en difficulté, question de la perte de confiance des enfants, des horaires trop chargés pour trouver de la place à l'aide personnalisée... une espérance d'une pédagogie réellement différenciée.

Pour terminer, le mot de la fin de chaque intervenant :

Fournel : un mot d'espoir, de nombreuses expériences innovantes à valoriser (mutualiser), souvent en zone prioritaire, des articulations entre individuel et collectif

Mme la mobilité n'est pas une baguette magique mais un outil pour construire et trouver des solutions pour résoudre des problèmes quotidiens. Travailler et et échanger en empathie.

Bouchard, un marathon de trois jours avec des questions très pratiques. Les finalités pour un ministre :  la somme des programmes ! Il faut trouver un lieu pour construire... L'instauration d'un socle commun de compétences n'a-t-il pas « confisqué » le débat...

Gumble, les parents qui ont connu le même système devraient se décontracter un peu, et trouve la place d'un rôle plus constructif au sein de l'école... la place des parents !

Il est choquant de renconter une telle souffrance par rapport à l'école, l'absence de bonheur... entendre des Français « le bonheur dans ue super école »

Testut, j'ai passé les meilleures années de ma vie de l'école à l'école primaire, la liberté, aller dans des champs, de grandes vacances... Ce discours interrogatif sur les objectifs de l'école est posé de plus en plus...

 

 

Notes prises en direct ; les actes du colloque à paraître porposeront une version mieux rédigée de cette table ronde.

 

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